Mains libres
une installation de Liis Lillo
bcp#16



Les manches longues sont un prolongement du corps dans l'Opéra de Pékin. Les acteurs jouent avec les manches démesurément longues de leurs robes pour exprimer différentes émotions. C'est un moyen d'expression qui complète la parole et le chant. Les couleurs indiquent le caractère du personnage.

A Shanghai on voit souvent des femmes qui portent de fausses manches fantaisistes : ce sont des protections en tissu enfilées par dessus les manches dans les activités de la vie quotidienne. Une habitude datant des années 50, quand les femmes ont commencé à travailler en usine. Avec ces garde-manches on comprend qu'elles sont en situation de travail. Au marché on trouve toutes sortes de modèles de fausses manches avec différents motifs. La palette de couleurs est très large.

Shanghai est une ville cosmopolite et éclectique. Tous les styles coexistent : habitations chinoises tradition-nelles, constructions occidentales néo-classiques, Art Déco ou modernistes, buildings et gratte-ciels futu-ristes. C'est un mélange instable du passé et du présent. Dans l'architecture traditionnelle chinoise les colonnes n'ont ni bases ni chapiteaux, mais on remarque partout aujourd'hui à Shanghai des colonnes décoratives à chapiteaux corinthiens.

L'urbanisme, les codes vestimentaires et les modes de vie sont en mutation accélérée.

J'ai assemblé les fausses manches que j'ai trouvées et j'ai construit des colonnes pour l'espace du bazar.

Liis Lillo
Shanghai, 22 avril 2012